![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Vassil Levski
En 1837 Guina et Ivan Kuntchevi - une famille de Karlovo - ont leur premier
enfant Vassil qui à l'age de 21 ans va se retirer dans un monastère. Et c'est la
que commence la légende. ![]()
Quelques années plus tard la police turque réussit malgré tout à l'attraper et
après un long procès Levski sera pendu. La Bulgarie va perdre "son fils unique"
(Botev). Mais est-ce qu'on peut parler d'une perte? Levski, l'enfant de son
temps, de son époque, est également un phénomène qui va bouleverser les
esprits. Mais est-ce que le peuple est prêt à accepter de telles idées? Pour
mieux comprendre, elle a besoin de martyrs, de légendes, et Levski est là. Son nom devient le symbole de la liberté et d'une "république pure et sainte" où tous les citoyens seront égaux indépendamment de leur religion ou de leur nationalité. Bulgarie! O ma mère, o patrie chérie! Pourquoi pleurer si tristement? Et toi, corbeau, maudit oiseau, Sur quel tombeau croasses-tu? Je sais, je sais, mère, tu pleures De te sentir en esclavage! Ta sainte voix est impuissante, C'est une voix dans le désert. Pleure! Là-bas, près de Sofia, Se dresse un gibet, je l'ai vu! Et ton fils, l'unique entre tous Y pend de son terrible poids. Le corbeau hideux y croasse Et les loups hurlent dans la plaine. Et les vieillards implorent le ciel, Les enfants crient, les femmes pleurent. L'hiver chante ses mauvais airs, Les rafales couchent les ronces. Le froid, le gel, le désespoir Te comblent le coeur de douleur.
Vassil Levski, l'Apôtre de la liberté", est sans conteste le plus grand d'entre les grands. Renonçant à la tactique des tchétas, coups de main souvent suicidaires qui entraînent de sanglantes représailles sur la population, il oriente la lutte vers la création d'un vaste réseau de comités révolutionnaires en Bulgarie même. Payant de sa personne, il parcourt - à pied et déguise - les routes de sa patrie et fonde - en quelques mois - des dizaines de comités intérieurs auxquels adhèrent toutes les classes de la population. Insaisissable, il coordonne une poste secrète, collecte pour l'achat d'armes, organise la préparation militaire des membres des comités, arrange des réunions secrètes pour l'élection de délégués à la première assemblée générale du "Comité central révolutionnaire bulgare"... Trahi par l'un de ses adjoints, qui préconisait l'action directe plutôt que la longue préparation à l'insurrection générale, Vassil Levski retourne en Bulgarie afin de sauver les archives du réseau. Capturé par les Turcs, il parvient encore à les duper en s'attribuant toutes les responsabilités, blanchissant ainsi les autres accusés (qui ne seront condamnés qu'à la prison ou à la déportation!). Condamné a mort, il est pendu le 18 février 1873. Grâce à son dernier acte héroïque, l'Organisation s'en sort sans trop de dommages. En 1875, le premier signal de l'insurrection est donné par des militants révolutionnaires encouragés par les troubles en Bosnie-Herzegovine: c'est "l'insurrection de Stara-Zagora". Mal préparée, elle échoue. Le "Comité central révolutionnaire bulgare" de Bucarest cesse d'exister. Rien n'est perdu, cependant, car trois jeunes militants se sont installés à Giorgiou - port danubien en face de Rousse - pour préparer une nouvelle révolte. Surnommés 'les apôtres", en mémoire de Levski, ils traversent le Danube gelé en janvier 1876 et, quatre mois durant, préparent - en liaison avec les comités locaux - la proche révolution. La population fond des balles, confectionne des canons en bois, prépare et emmagasine de la nourriture pour les insurgés, fixe des centres de rassemblement et de défense... Des dizaines de milliers de personnes participent à cette activité qui, pourtant, reste secrète. Le 14 avril 1876, dans la forêt d'0borichte, a lieu la première Assemblée nationale bulgare: on y parle de déclencher les hostilités pour le 1er mai. La trahison est cependant aussi au rendez vous. Dénoncé aux autorités ottomanes, Todor Kablechkov - le chef révolutionnaire de Koprivchtitsa - réussit à se cacher. Il informe les localités voisines que la conjuration est éventée puis monte sonner le tocsin au clocher de l'église, donnant ainsi le signal de la révolution nationale (insurrection d'Avril) le 20 avril 1876. L'ordonnance de ceux qui travaillent pour la libération du peuple bulgare (Levsky). "... Objectif: une révolution générale effectuera une transformation radicale du système actuel au sein de l'Etat despotique et tyrannique qu'elle remplacera par une république démocratique (gouvernement du peuple), au même endroit sera élevé un temple de la Liberté vraie et juste et la domination turque cèdera la place à la concorde, la fraternité et la parfaite égalité entre toutes les nationalités. Les Bulgares, les Turcs, les Juifs etc. seront à égalité de tout point de vue, quant à la foi, à la nationalité, à la citoyenneté et à tout le reste; tous seront sous une même loi commune à adopter à l' unanimité par toutes les nationalités."
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