La légende de Saint Nicolas est très riche. Chaque épisode de sa vie, constituée
de nombreux miracles, a donné à Saint Nicolas le patronage d'une confrérie, d'un
métier ou d'une région. C'est ainsi que Saint Nicolas est le saint patron de la
Lorraine, le patron des jeunes hommes à marier : on dit que les célibataires qui
fêtent leur trentième anniversaire portent la crosse de Saint Nicolas.
Déjà au Xe siècle ap. J. C., Saint Nicolas était vénéré en Allemagne et le 6
décembre on le fêtait comme patron des commerçants, des boulangers et des
marins.
Il est le protecteur de la vertu des jeunes filles, le patron des jeunes filles
et des jeunes hommes à marier, le protecteur des enfants et particulièrement des
écoliers: dès la première moitié du XIIe siècle, Saint Nicolas est le patron des
clercs, particulièrement des clergeons ou écoliers. En Lorraine, Saint Nicolas
passe encore dans les écoles maternelles.
Au nombre de ses actes héroïques, on compte l'aide aux marins et aux pêcheurs en
détresse et la résurrection de trois soldats condamnés injustement et de trois
garçons assassinés. Saint Nicolas assurait également de la nourriture aux gens
souffrant de la famine, en multipliant miraculeusement la récolte de blé, grâce
à quoi tout le monde avait suffisamment de pain. Il protégeait les veuves, les
enfants, toutes les personnes lésées et poursuivies. C'est ainsi qu'il est
devenu le saint patron des navigateurs, des voyageurs, des boulangers, le
protecteur des prisonniers, des tonneliers, des parfumeurs et des pharmaciens.
Honoré dans tout l'empire byzantin, la Russie a choisi Saint Nicolas pour
patron.
Son culte dans l'Eglise grecque est ancien et il est particulièrement populaire
en Russie. Au début du 6ème siècle, l'empereur Justinien 1er construisit une
église en son honneur à Constantinople. En Italie, son culte semble avoir débuté
avec le transfert de ses reliques à Bari. En Allemagne, il commença déjà sous
Otto II, probablement à cause de la femme de ce dernier, la grecque Theophane.
Selon les régions, Saint Nicolas apparaît soit comme un vieil homme gentil, soit
comme un évêque digne, avec une crosse et une mitre. Saint Nicolas est fêté dans
de nombreux pays et principalement : en France, Allemagne, Suisse, Luxembourg,
Belgique, Hollande, Russie, Pologne, Autriche.
Dans la région de Hanovre et en Westphalie, on l'appelle aussi " Klas " ou "
Bullerklas ". C'est à lui que les enfants adressent leurs prières, se
réjouissant de petits présents qui les attendent pour le 6 décembre.
Au Pays Bas, on fête le 6 décembre de manière particulièrement solennelle.
D'après la légende, Saint Nicolas arrive d'Espagne en bateau pour distribuer des
cadeaux aux enfants et c'est pour cette raison que la pâtisserie qu'on fabrique
pour la circonstance s'appelle " Nikolaasgoed " ou " Klasfuss ".
En Belgique on distribue des speculoos en forme de Saint Nicolas, des
petites figurines en massepain (cochon, carottes, pommes, ...), des Saint
Nicolas en chocolat, des mandarines ou des oranges sanguines. Dans les grandes
villes, Saint Nicolas arrive en hélicoptère début décembre et dès la fin
novembre il visite les supermarchés. Les enfants pas sages reçoivent un martinet
du Père Fouettard. Saint Nicolas apporte des cadeaux dans la nuit du 5 au 6 et
puis on ne le voit plus avant l'année suivante.
Dans
l'est de la France, pour le jour de la Saint Nicolas, on distribue aux enfants
de grands pains d'épices en forme du Saint Evêque et des bonbons. Saint Nicolas
défile dans les rues et distribue des bonbons aux enfants. C'est l'occasion de
grandes réjouissances, de défilés et parfois de feux d'artifice.
Dans le nord de la France une coutume veut que les garçons organisent une
immense farandole et bombardent les filles de farine à la sortie des écoles. Se
faire blanchir porte chance toute l'année. Cette coutume est le reste d'une
légende qui raconte que Saint Nicolas multiplia la farine pour préserver une
région de la famine.
La veille de la Saint Nicolas, les petits enfants placent leurs souliers devant
la cheminée avant d'aller se coucher. Il dépose à côté de leurs chaussures, une
carotte et des sucres pour la mule du Saint Nicolas et un verre de vin pour
réchauffer le grand Saint. Le jour de la Saint Nicolas, les garçons reçoivent de
leur famille des petites cartes, tout comme les filles le jour de la Sainte
Catherine le 25 novembre, ainsi que des friandises (bonbons, chocolats et pains
d'épices) et des petits cadeaux.
A Fribourg, en Suisse, la fête du St-Nicolas est aussi une grande fête, car
c'est également le saint patron de la ville, les gens viennent de très loin pour
venir voir le cortège du Saint-Nicolas, entendre son discours entouré de ses
pères-fouettard.
En Suisse toujours, la fête de Saint Nicolas donne lieu à des défilés nocturnes
: les “Iffelträger” défilent en portant d’énormes mitres éclairées, ils sont
accompagnés de centaines de personnes qui agitent de grosses cloches et des
grelots. (En particulier dans la région de Küssnacht am Rigi). Ailleurs, comme à
Zurich, ce sont les enfants qui défilent dans les rues avec des masques
illuminés. En Suisse centrale, les parents peuvent demander une visite du
Saint-Nicolas à la maison en lui envoyant une liste comportant le nom et l'âge
de leur(s) enfant(s) ainsi que les choses positives et négatives les concernant.
Le jour prévu, le Saint-Nicolas arrive avec son ou ses "Schmutzli" (Père
Fouettard), prend éventuellement les cadeaux que les parents auraient préparés
et laissés devant la porte et vient voir les enfants chez eux. Il se présente,
explique qui il est et ce qu'il fait. Il parle ensuite à l'enfant de ses bons et
mauvais points et l'encourage à s'améliorer tout au long de l'année. Les enfants
peuvent ensuite réciter un poème ou chanter une chanson qu'ils auront, le plus
souvent, appris au jardin d'enfants. Le Saint-Nicolas distribue ensuite les
cadeaux préparés par les parents ainsi que des friandises (mandarines, noix,
pain d'épice, chocolat).
Mais un point important de la Saint Nicolas nous vient
en fait des Etats Unis. C'est ce point qui a jeté et jette d'ailleurs encore,
pas mal de confusion dans l'esprit des petits (et même des grands!):
Après la Réforme protestante survenue au XVIe siècle, la fête de Saint Nicolas
fut abolie dans certains pays européens. Les Hollandais conservèrent cependant
cette ancienne coutume catholique. Ainsi, les petits Néerlandais continuèrent de
recevoir la visite de Sinterklaas (saint Nicolas) la nuit du 6 décembre. Au
début du XVIIe siècle, des Hollandais émigrèrent aux États-Unis et fondèrent une
colonie appelée "Nieuw Amsterdam" (en néerlandais) qui, en 1664, devint New
York. En quelques décennies, cette coutume néerlandaise de fêter la
Saint-Nicolas se répandit aux États-Unis. Pour les Américains, Sinter Klaas
devint rapidement Santa Claus.
Après plusieurs décennies, la société chrétienne trouva plus approprié que cette
"fête des enfants" soit davantage rapprochée de celle de l'enfant Jésus. Ainsi,
dans les familles chrétiennes, saint Nicolas fit désormais sa tournée la nuit du
24 décembre sous le nom de Santa Claus (Père Noël chez nous) est habillé de
façon bien moins ecclésiastique. C'est la marque Coca Cola qui donna le dernier
coup de pouce à sa promotion et à son look.
Signalons encore une coutume bien étrange, relative à cette grande fête. Elle a
lieu en Flandre:
Dans cette région, il n’y avait que des hommes dans les processions de la nuit
du 5 décembre. Ils étaient tous masqués et portaient un bâton. A la tête du
cortège se trouvaient Ouwe Sunderklaas (Le vieux Saint Nicolas) et son valet
Pierre le Noir. Les hommes envahissaient les maisons et forçaient les femmes et
les jeunes filles à danser.
Enfin, en Autriche la fête de Saint Nicolas rassemble toutes sortes de
personnages qui paraissent venir des enfers. Santaklos ( Nikolo, Niglo ou Klos)
défile dans les rues , accompagné de “Krampus”. Les Krampus portent un masque du
diable et un grand manteau de fourrure. Saint Nicolas interroge les enfants pour
savoir s’ils connaissent leurs prières et distribue des noix, des pommes, des
oranges et même des cadeaux. Dans d’autres endroits, Santaklos est accompagné de
personnages recouverts de paille, avec de longues antennes : ”les Schab”. Ils
accomplissent les “Nikolospiele”, Jeux de Saint Nicolas.