![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() STAKHANOV, la référence en matière de travail productifPeut-être quelqu'un dans votre entourage vous a t'il déjà traité de "stakhanoviste". Si c'est le cas, cette affirmation vous a probablement intrigué, à moins que vous ne soyez bien au fait des affaires des pays de l'Est. Hé bien, rassurez-vous, il ne s'agit pas d'une insulte mais bien d'un compliment car cela signifie que vous êtes un véritable bourreau du travail et donc quelqu'un de très courageux. Mais d'où vient cette expression?
Alekseï Grigorievitch Stakhanov était un mineur et Héros du travail
soviétique (Lougovaïa, gouv. d'Orel, 1905 — Donetsk, 1977). La situation actuelle dans les mines d'Ukraine Enquête parue sous le titre "Les derniers mineurs du pays de Stakhanov" (L'Humanité) À Donetsk, capitale du charbon, on parle plus du Donbass que de l’Ukraine. Mais les problèmes que connaît l’industrie du charbon sont considérables. La moitié des mines du Donbass sont laissées à l’abandon mais ils sont encore 100 000 mineurs à descendre tous les jours au fond de la peur et à réclamer des mois, voire des années de salaires impayés. " Dans la mine, chacun a sa propre peur, mais ceux qui descendent pour travailler ne doivent pas y penser ; chacun de nous doit se dire que c’est un travail comme les autres. " (Sacha, mineur). Nous sommes ici dans l’immense bassin charbonnier du Donbass, en Ukraine ; la région de Donetsk est la plus importante avec 100 000 mineurs. Depuis le début octobre, des " gueules noires " campent dans le parc de la mairie de Lugansk - deuxième ville du Donbass. Ils manifestent et réclament des mois, voire des années de salaires impayés. À l’approche de chaque élection présidentielle, les mineurs en profitent pour revendiquer leurs droits : prise en compte des temps de transport dans le salaire, de meilleures retraites, et surtout sur une révision générale de la sécurité et des équipes de secours. " Le problème des accidents dans la mine est un facteur qui pèse lourd dans les conditions de vie des mineurs. Les équipements sont très vétustes, les réparations sont insuffisantes et les dirigeants sont incompétents ou insouciants. Chaque million de tonnes de charbon extrait est réputé coûter la vie à " un mineur et demi " - un chiffre vingt fois plus important que dans les pays occidentaux ", s’emporte le président du syndicat indépendant, Nikolai Volinko. À l’intérieur de l’usine de traitement du charbon de la mine Stakhanov - construite dans les années soixante par une société d’État française, et depuis dix ans maintenant à l’abandon - des herbes folles, des arbustes, ont poussé là où il a plu. Pour les mineurs du Donbass, l’image quasi mythique du mineur Stakhanov a depuis bien longtemps disparu. " L’État nous a abandonnés. Nous venons tous les jours pour ramasser ce que nous pouvons sur le territoire de cette ancienne mine ; nous prenons des morceaux de bois pour nous chauffer, des pierres, de la ferraille pour réparer la maison. Cette mine nous appartient encore ", explique Oleg, ancien mineur.
A. Stakhanov, mineur de fond à Donetsk réussit en 1935 à extraire 102 tonnes de
charbon en un poste de travail de 10 heures et donna naissance à toute une
mythologie du travailleur soviétique, ainsi qu’à une organisation du travail
basée sur le rendement, la discipline et la répression. Depuis la chute du
communisme, le temps est " retourné en arrière ". Les cités minières sont de
plus en plus désertées. Sur les 300 mines en activité, il y a dix ans, seulement
la moitié fonctionne encore. Mais derrière toute cette noirceur, il faut parler
du courage des syndicats indépendants qui se battent pour les mineurs.
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