LES ORIGINES DES VAMPIRES (suite)
Si l'on se donne un peu la peine d'étudier Dionysos sous l'œil de la mythologie, on trouvera facilement des éléments troublants: Il est le fils de Zeus et d'une princesse thébaine, Sémélé (Hésiode, Théogonie); celle-ci, ayant demandé à son amant de se montrer dans toute sa puissance, ne put supporter la vue de Zeus environné d'éclairs et périt foudroyée. (Pour d'autres, elle périt calcinée, Zeus est le dieu des dieux, aussi assimilable à Amon Ré ou Horus) Zeus arracha l'enfant des entrailles de sa mère et le fit coudre par Hermès dans sa cuisse ; lorsque le terme vint, Zeus en sortit le petit Dionysos, le "deux fois né" (on retrouve ce genre d'enfantement dans de nombreux documents relatifs aux vampires. Le "démon" est alors prisonnier dans le corps d'un être à parasiter) Pour échapper à la colère d'Héra le petit enfant fut élevé dans un pays lointain, à "Nysa". C'est le dieu du vin et du délire créateur. Spécialiste de la métamorphose selon Euripide et Ovide, il est souvent présenté comme un enfant, parfois muni de cornes, à la tête d'un cortège triomphal, où il est installé sur un char tiré par des fauves et suivi d'une foule en délire. Sa vie fut fort mouvementée et ses errances multiples : Égypte (?), Syrie, Grèce et Inde, sous des déguisements variés (en fille, quand il était petit, plus tard en chevreau) pour échapper à la haine tenace d'Héra. Sur son passage il transmet aux hommes sa découverte - l'usage de la vigne - et établit un culte nouveau, fait de transes et de délires orgiaques, les Bacchanales, où tout le peuple, mais surtout les femmes, était saisi d'un délire mystique. Ses ennemis sont victimes d'une folie meurtrière ou métamorphosés en animaux. Il épouse Ariane abandonnée à Naxos par Thésée à son retour de Crète et obtient du dieu des Enfers de relâcher sa mère qu'il emmène avec lui sur l'Olympe. Son culte est célébré dans toute la Grèce mais surtout en Attique : plusieurs fêtes - les Dionysies - s'y déroulaient au cours de l'année, marquées par des processions tumultueuses où figuraient, évoqués par des masques, les génies de la terre et de la fécondité, et des déclamations de dithyrambes (hymnes en l'honneur du dieu) (Nietzsche, Naissance de la tragédie). Ces processions furent à l'origine du théâtre grec, comédie, tragédie et drame satyrique (lequel garde davantage la marque de son origine). Équivalent romain Sous le nom de Bacchus il est rapidement identifié à un ancien dieu italique, Liber pater. Son culte resta très vivant jusqu'au 2ème siècle avant J.-C. où les Bacchanales furent interdites par le Sénat romain en raison de leur caractère orgiastique (en 186). Le culte se maintint néanmoins sous forme d'une religion à mystères, associée à l'orphisme (Dionysos-Zagreus), qui promet à ses initiés une nouvelle vie après la mort. Ceci nous suffit: la promesse d'une vie après la mort et le culte du vin. Par ses accointances avec les notions de fertilité, de végétation, de luxure et de luxuriance, on retrouve les options du couple royal Akasha-Enkil, la vigne est végétation, donc de provenance terrestre donnant le vin, symbole de la vie mais aussi du sang (que l'on retrouve amplement dans le christianisme)..."Prenez et buvez en tous, car ceci est mon sang!". Sauf que les infortunées qui ne partagent pas ses goûts orgiaques se trouvent transformées en...chauves souris (comme le monde est petit!), sauf que Dionysos lui-même apparaît souvent sous la forme d'un bouc (le bouc diabolique?) beau certes, mais peut-être aussi est-ce la "beauté du Diable" à condition de prendre le terme de "diable" au sens erroné des Chrétiens. ![]() ![]() |