![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() DES BOGOMILES AUX TEMPLIERS
Que ne vous trouble pas, Ami Lecteur, l'abondance des noms dans l'article présent. Nous n'allons pas être absorbés dans les reflexions sur les recherches scientifiques des philosophies des sectes diverses, ce n'est pas notre but! Nous trouvons intéressante l'influence du bogomilisme sur la naissance des différentes unions secrètes à l'époque du Moyen Age dans l'Europe occidentale. En effet, on accepte que les Albigeois (les Cathares) étaient continuateurs des Bogomiles bulgares. De nos jours, le mot "bougre" (Bogomiles bulgares) dans la langue française signifie tantôt méchant et
dangereux, tantôt bon et brave.
Le nom du manichéisme est lié à son fondateur Manès (ou Mani) (16-273) qui se présentait lui-même comme le Paraclet (l'incarnation du Saint-Esprit), annoncé par le Messie et recruta des milliers de disciples d'origine mazdéenne ou chrétienne. Après de longs voyages
missionnaires en Asie centrale et en Inde, il rentra en Perse vers 270. Le roi Bahrâm Ier le fit mettre à mort.
Pour mieux comprendre d'autres raisons du succès des idées néo-manichéennes en Bulgarie, jetons un coup d'oeil sur le pays du Xe siècle.
Mais le bogomilisme, qu'est-ce qu'il prêchait? Quels étaient ses postulats fondamentaux? Avec le temps, le bogomilisme perdit sa popularité et disparut entièrement aux années du joug ottoman. La doctrine des Bogomiles se répandit sur les autres pays: la Serbie, la Bosnie, La Russie, l'Italie (les Patarins) jusqu'au Languedoc au XIIe siècle. Au XIII-XIVe siècles en Italie et en France le nom "balgari" (Bulgares) reçut le sens des hérétiques dualistes, et le nom "Balgaria" (Bulgarie), pays des hérétiques. Ce sont les Albigeois et les Cathares qui nous intéressent maintenant. Les Cathares (du mot grec "catharsos", pur) - étaient partisans de l'hérésie des XI-XIIIe siècles, répandue dans la France du sud, en Italie, en Flandre. Les Cathares aspiraient à avoir de pures moeurs, en comptant le monde terrestre au fait du Diable, ils appelaient à l'ascétisme et niaient l'église catholique, le mariage et la propriété. Au bout du XIIIe siècle ils furent exterminés par l'inquisition. La doctrine des Cathares fut à la base de l'hérésie des Albigeois. Albi est une ville sur le Tarn au sud de la France. C'est au nom de cette ville que le nom des Albigeois est lié. Ils sont membres d'une secte chrétienne hérétique professant, dès le XIIe siècle, une forme de gnosticisme manichéen. Leurs buts et les principes étaient les mêmes que ceux des Cathares. Les Albigeois furent anéantis par une croisade lancée par le pape Innocent III en 1209, qui se termina par le bûcher de Montségur en 1244.
"...Cette nuit-là, sept Accomplis accompagnés de cinq guerriers ont porté l'arche avec les richesses par le passage souterrain hors du rempart de la
forteresse. C'était la dernière nuit de Montségur, glacée et extrêmement sereine. Après avoir passé le bocage sacré, faisant une halte pour un instant pour rester debout en plein silence près de l'autel de pierre, ils ont commencé à dévaler avec précaution une pente douce, défendue des vents, à côté des ceps encore nus,
noyaux du temps. Là, dans le même bas de la vigne, se trouvait une grotte dérobée, d'où s'en allait dans le rocher un corridor interminable et embrouillé.
... - Les quatre Accomplis ont emporté et caché dans les rochers nos choses sacrées,- a râlé le courrier avec hâte. - Et nous... nous avons accompli ta volonté, Précepteur! Ils ne se verront plus jamais. Le chevalier Mirpois n'est arrivé qu'à voir le vieux évêque pour la dernière fois. Il était debout au poteau, bras liés derrière le dos, entouré des bûches et des branches sèches, une faible brise de printemps remuait doucement ses cheveux blancs. Les visages sévères et éreintés des Accomplis apparurent furtivement, les casques et les croix des Croisés rangés en carré, ont brillé à travers du palis de lances. Ensuite tout s'est noyé et a disparu dans le tourbillon de la douleur non-humaine...
La légende dit que quand ce coucher terrible du soleil s'est refroidi et les longues ombres lilas ont recouvert les tas de braise, à ce moment-là, les sommets imprenables de Montségur, s'envolaient, comme des oiseaux silencieux, les derniers gardiens du secret. Ces quatres Accomplis, ils étaient très légers et invisibles pour les yeux des hommes. Personne n'a vu
comment ils dévalaient les hauteurs, personne n'a entendu comment ils passaient outre, emportant avec eux les choses sacrées,
mystérieuses et ignorées. Tout s'est accompli ainsi comme l'avait prévu jadis le grand Mani. La prédiction s'est réalisée. La matière morte et la chair grossière vivante sont devenues dépendant des Accomplis, l'espace s'est soumis à eux, et même le temps les a délivrés de son joug éternel. Pour toujours, jeunes et immortels, ils sont partis, les
quatre Accomplis pour des terres inconnues, et leur force secrète est partie avec eux. Voilà comment (ou presque comme ça), Cher Ami Lecteur, tomba la forteresse de Montségur, dernière citadelle des Albigeois et des Cathares.
A l'époque des croisades furent fondés des ordres des chevaliers, auxquels sont inhérents plusieurs traits des sociétés fermées ou secrètes. Le plus connu parmi ces ordre est celui des Templiers. C'est un ordre religieux et militaire créé en 1119 par Hugues de Payns pour protéger les
pèlerins en terre sainte. Le Temple, qui reçut une règle relativement ascétique en 1128, s'enrichit rapidement grâce à de nombreux dons. Il se dota très vite d'une organisation internationale: le grand maître, assisté du chapitre général, dirigeait, depuis Jérusalem, les commandeurs de l'Orient latin et d'Occident; en fait, chaque établissement templier était une seigneurie, appelée commanderie (on a dénombré jusqu'à 9000 commanderies). Lors de la chute de l'Orient latin, les Templiers se replièrent en Europe, où leur richesse fit d'eux les trésoriers du roi de France et du pape. En 1307, Philippe le Bel, accusant l'ordre de corruption et voulant s'en approprier les richesses, ordonna l'arrestation de 138 Templiers et fit pression sur le pape Clément V, qui prononça la dissolution du Temple (3 avril 1312). Les biens immobiliers de l'ordre se trouvèrent dévolus aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem (ordre de Malte). Le grand maître Jacques de Molay et plusieurs de ses compagnons, torturés, puis condamnés à l'issue d'un long procès (1307-1314), moururent sur le bûcher en 1314. Et, jusqu'à présent, des amateurs des trésors recherchent dans les châteaux des Templiers, dispersés dans toute l'Europe occidentale, les richesses innombrables, bien cachées... |