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DES BOGOMILES AUX TEMPLIERS

Que ne vous trouble pas, Ami Lecteur, l'abondance des noms dans l'article présent. Nous n'allons pas être absorbés dans les reflexions sur les recherches scientifiques des philosophies des sectes diverses, ce n'est pas notre but! Nous trouvons intéressante l'influence du bogomilisme sur la naissance des différentes unions secrètes à l'époque du Moyen Age dans l'Europe occidentale. En effet, on accepte que les Albigeois (les Cathares) étaient continuateurs des Bogomiles bulgares. De nos jours, le mot "bougre" (Bogomiles bulgares) dans la langue française signifie tantôt méchant et dangereux, tantôt bon et brave.
Les Bogomiles, qui étaient-ils? Ils sont membres d'une secte néo-manichéenne apparue en Bulgarie au Xe siècle.

Le nom du manichéisme est lié à son fondateur Manès (ou Mani) (16-273) qui se présentait lui-même comme le Paraclet (l'incarnation du Saint-Esprit), annoncé par le Messie et recruta des milliers de disciples d'origine mazdéenne ou chrétienne. Après de longs voyages missionnaires en Asie centrale et en Inde, il rentra en Perse vers 270. Le roi Bahrâm Ier le fit mettre à mort.
La doctrine du manichéisme est née de la vieille religion naturiste de Babylone, du mazdéisme, du bouddhisme et du christianisme. Elle admettait, conjointement avec des données chrétiennes issues du Nouveau testament, l'existence simultanée d'un principe du bien et d'un principe du mal, et la double création émanée de chacun d'eux. Son influence semble avoir subsisté jusqu'en plein Moyen Age, notamment dans la doctrine des Bogomiles et des Albigeois (Cathares).
La pénétration des idées du manichéisme est un résultat d'un emprunt direct car Ìanès, lui-même (dont l'intention était de créer une religion universelle), adoptait constamment sa doctrine aux religions et croyances déjà existantes à cette époque-là pour attirer plus de disciples. Au III-IVe siècles le manichéisme se répandit dans le Proche-Orient, dans les provinces de l'est de l'empire romain de la Perse en Arménie et en Mésopotamie. Le manichéisme sut exister jusqu'au bout du VIIe siècle. C'est alors que tout ce qui resta de lui fut adopté par des sectes diverses, c'était un nouveau pas dans le mouvement néo-manichéen.
La plupart des idées du bogomilisme représentait la suite de la doctrine des Pauliniens qui vivaient en Arménie et en Syrie, provinces byzantines de l'est. Afin de s'en débarrasser et fortifier sa frontière avec la Bulgarie, Byzance commença à les faire émigrer en Thrace. Ils étaient surtout nombreux dans la région de Plovdiv. Leur présence contribuait à la naissance du bogomilisme en Bulgarie.

Pour mieux comprendre d'autres raisons du succès des idées néo-manichéennes en Bulgarie, jetons un coup d'oeil sur le pays du Xe siècle.
Pendant le règne du tsar bulgare Siméon le Grand, la Bulgarie devint un grand état puissant. Les années de son règne (893-927) sont nommées "Siècle d'or". Les guerres de Siméon Ier agrandirent les territoires bulgares, le christianisme s'établit dans le pays, le nombre des livres en slave augmenta.
Après la mort de Siméon, son deuxième fils Pierre Ier monta sur le trône. Il hérita de l'état, grand mais épuisé par les guerres permanentes. Le peuple souffrait de la faim, les boyards (seigneurs dans les anciens pays slaves) étaient mécontents de la paix avec Byzance (ils avaient peur de l'influence byzantine et incitaient à la guerre avec l'empire), le danger extérieur (les attaques des Sebes, des Russes, des Magyars), tout cela affaiblit l'état bulgare. Pierre Ier ne put sauvegarder l'oeuvre de son père. La société bulgare du Xe siècle se différenciait de plus en plus en riches et en pauvres. La croissance des propriétaires fonciers de la fin du siècle coïncida avec la décadence des petits domaines et précipita le désarroi des communautés foncières. Ces conditions économiques favorisaient sans doute la propagation des doctrines des sectes. En outre, la situation de l'église bulgare de cette époque-là n'inspirait pas assez de confiance et de respect nécessaires. Le haut clergé se trouvait sous une forte influence de Byzance et perdait contact avec le peuple. Le clergé simple (moines et d'autres...) ne pouvait pas éviter leur décadence intellectuelle et morale. C'était justement les faiblesses du clergé, qui aidaient l'hérésie et le paganisme. Ce dernier ne survécut pas au Xe siècle et la foi double (le christianisme et le Paganisme) continuaient à exister parmi les simples gens.

Mais le bogomilisme, qu'est-ce qu'il prêchait? Quels étaient ses postulats fondamentaux?
Le terme "bogomilisme" provient du prénom du pope Bogomile (du bulgare "Bog", Dieu, et "mili", gentil, ami), fondateur et prédicateur principal, qui vivait pendant le règne du tsar Pierre Ier au Xe siècle. Les Bogomiles propageaient que l'Univers avait deux principes: le bien et le mal, Dieu et Diable (c'est pourquoi cette doctrine est dualiste). Le monde céleste et l'âme représentent le principe du bien, le monde extérieur et le corps humain, celui du mal. Nos corps représentent une prison pour l'âme divine, il est nécessaire de les faire périr par le travail et le jeûne pour la délivrance des âmes. Les Bogomiles niaient les institutions politiques et religieuses. Le tsar, les boyards et le clergé étaient considérés comme créés par le Diable et le servant fidèlement. C'est pourquoi le peuple ne devrait pas se soumettre à ceux-ci. Ils niaient aussi tous les symboles et les rituels de l'église, ne respectaient pas la croix car, d'après leur doctrine, elle servait le déshonneur et la mort du Sauveur.
Les Bogomiles avaient leur communautés, à la tête desquelles était un ancien nommé dédéts" (grand-père). Parfois "dédéts" était une femme parce que les Bogomiles traitaient la femme et l'homme d'égal à égal. Ces anciens étaient choisis parmi les Bogomiles expérimentés, nommés "accomplis". Les "accomplis" satisfaisaient aux règles austères: ils refusaient le mariage, la propriété, le vin, la viande, le lait et les œufs. Les autorités et l'église persécutaient les Bogomiles qui étaient contraints de prier la nuit dans des endroits dissimulés.

Avec le temps, le bogomilisme perdit sa popularité et disparut entièrement aux années du joug ottoman. La doctrine des Bogomiles se répandit sur les autres pays: la Serbie, la Bosnie, La Russie, l'Italie (les Patarins) jusqu'au Languedoc au XIIe siècle. Au XIII-XIVe siècles en Italie et en France le nom "balgari" (Bulgares) reçut le sens des hérétiques dualistes, et le nom "Balgaria" (Bulgarie), pays des hérétiques. Ce sont les Albigeois et les Cathares qui nous intéressent maintenant.

Les Cathares (du mot grec "catharsos", pur) - étaient partisans de l'hérésie des XI-XIIIe siècles, répandue dans la France du sud, en Italie, en Flandre. Les Cathares aspiraient à avoir de pures moeurs, en comptant le monde terrestre au fait du Diable, ils appelaient à l'ascétisme et niaient l'église catholique, le mariage et la propriété. Au bout du XIIIe siècle ils furent exterminés par l'inquisition. La doctrine des Cathares fut à la base de l'hérésie des Albigeois.

Albi est une ville sur le Tarn au sud de la France. C'est au nom de cette ville que le nom des Albigeois est lié. Ils sont membres d'une secte chrétienne hérétique professant, dès le XIIe siècle, une forme de gnosticisme manichéen. Leurs buts et les principes étaient les mêmes que ceux des Cathares. Les Albigeois furent anéantis par une croisade lancée par le pape Innocent III en 1209, qui se termina par le bûcher de Montségur en 1244.

"...Cette nuit-là, sept Accomplis accompagnés de cinq guerriers ont porté l'arche avec les richesses par le passage souterrain hors du rempart de la forteresse. C'était la dernière nuit de Montségur, glacée et extrêmement sereine. Après avoir passé le bocage sacré, faisant une halte pour un instant pour rester debout en plein silence près de l'autel de pierre, ils ont commencé à dévaler avec précaution une pente douce, défendue des vents, à côté des ceps encore nus, noyaux du temps. Là, dans le même bas de la vigne, se trouvait une grotte dérobée, d'où s'en allait dans le rocher un corridor interminable et embrouillé.
...A l'aube, le bombardement a recommencé. Cette fois-ci, aux premiers boulets, les Cathares se sont cachés dans l'abri et ils y sont restés jusqu'à midi, quand les Croisés de la catapulte, étant fatigués, ont décidé de se reposer.

... - Les quatre Accomplis ont emporté et caché dans les rochers nos choses sacrées,- a râlé le courrier avec hâte. - Et nous... nous avons accompli ta volonté, Précepteur!
Tous sont morts, moi, je vais mourir aussi...
Un grand boulet, enfonçant les barreaux de marbre, est entré dans la cellule et, ayant renversé un Cathare se tenant à la porte, est resté dans le mur à côté de la mandoline.
- Tu vois? - a dit l'évêque au commandant Mirpois. - Dépêche-toi donc! La coupe et les rouleaux ne doivent pas être perdus, d'autant plus tomber sous les yeux des Croisés.
Sinon toute la vie était vaine...toute la vie...

Ils ne se verront plus jamais. Le chevalier Mirpois n'est arrivé qu'à voir le vieux évêque pour la dernière fois. Il était debout au poteau, bras liés derrière le dos, entouré des bûches et des branches sèches, une faible brise de printemps remuait doucement ses cheveux blancs. Les visages sévères et éreintés des Accomplis apparurent furtivement, les casques et les croix des Croisés rangés en carré, ont brillé à travers du palis de lances. Ensuite tout s'est noyé et a disparu dans le tourbillon de la douleur non-humaine...

La légende dit que quand ce coucher terrible du soleil s'est refroidi et les longues ombres lilas ont recouvert les tas de braise, à ce moment-là, les sommets imprenables de Montségur, s'envolaient, comme des oiseaux silencieux, les derniers gardiens du secret. Ces quatres Accomplis, ils étaient très légers et invisibles pour les yeux des hommes. Personne n'a vu comment ils dévalaient les hauteurs, personne n'a entendu comment ils passaient outre, emportant avec eux les choses sacrées, mystérieuses et ignorées. Tout s'est accompli ainsi comme l'avait prévu jadis le grand Mani. La prédiction s'est réalisée. La matière morte et la chair grossière vivante sont devenues dépendant des Accomplis, l'espace s'est soumis à eux, et même le temps les a délivrés de son joug éternel. Pour toujours, jeunes et immortels, ils sont partis, les quatre Accomplis pour des terres inconnues, et leur force secrète est partie avec eux.
Mirpois, tout seul, a aperçu soudainement quatre ombres transparentes volant dans l'air tremblant au-dessus du lieu du bûcher, mais ce moment-ci, le bourreau qui poussait des coins en bois, lui a fendu les os des jambes."

Voilà comment (ou presque comme ça), Cher Ami Lecteur, tomba la forteresse de Montségur, dernière citadelle des Albigeois et des Cathares.

A l'époque des croisades furent fondés des ordres des chevaliers, auxquels sont inhérents plusieurs traits des sociétés fermées ou secrètes. Le plus connu parmi ces ordre est celui des Templiers. C'est un ordre religieux et militaire créé en 1119 par Hugues de Payns pour protéger les pèlerins en terre sainte. Le Temple, qui reçut une règle relativement ascétique en 1128, s'enrichit rapidement grâce à de nombreux dons. Il se dota très vite d'une organisation internationale: le grand maître, assisté du chapitre général, dirigeait, depuis Jérusalem, les commandeurs de l'Orient latin et d'Occident; en fait, chaque établissement templier était une seigneurie, appelée commanderie (on a dénombré jusqu'à 9000 commanderies). Lors de la chute de l'Orient latin, les Templiers se replièrent en Europe, où leur richesse fit d'eux les trésoriers du roi de France et du pape. En 1307, Philippe le Bel, accusant l'ordre de corruption et voulant s'en approprier les richesses, ordonna l'arrestation de 138 Templiers et fit pression sur le pape Clément V, qui prononça la dissolution du Temple (3 avril 1312). Les biens immobiliers de l'ordre se trouvèrent dévolus aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem (ordre de Malte). Le grand maître Jacques de Molay et plusieurs de ses compagnons, torturés, puis condamnés à l'issue d'un long procès (1307-1314), moururent sur le bûcher en 1314.
Peu de temps après, on oublia cet ordre. Mais les Templiers restant vivants, s'établirent dans les pays de la péninsule Pyrénéenne; et le Rôme officiel les déclarent innocents. Agissant sous les autres noms (ordre des Chevaliers de la Croix, ordre de Montesse...), ils représentaient des abris à leurs co-frères persécutés dans d'autres pays.

Et, jusqu'à présent, des amateurs des trésors recherchent dans les châteaux des Templiers, dispersés dans toute l'Europe occidentale, les richesses innombrables, bien cachées...

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