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Si vous me parlez de supports, de formats de supports, de médium, de détrempe, d'aplat ou d'autres éléments appartenant au même domaine, nul doute qu'en m'en demandant les définitions, vous me poserez une colle.
Ces notions élémentaires pour Pierre-Jean Varet, artiste collagiste, fondateur du Salon International du Collage Contemporain, du Collectif Amer et du Centre de documentation sur l'art du collage 'Artcolle' entre autres, font partie du vocabulaire quotidien de cet auteur d'ouvrages et animateur.
En revanche, si on vous parle de Koprivchtitsa, que l'on vous demande de situer la Bulgarie sur un planisphère, quels sont les us et coutumes du Pays de la Rose, vous risquez probablement de présenter un bulletin entaché d'une bulle: gare! Comme le dit le dicton: "A chacun son métier et les vaches seront bien gardées".
En l'occurrence, il se fait que l'auteur de cette plaquette a notamment découvert la Bulgarie dans le cadre de ses activités artistiques et, avec elle, les différences qui subsistent entre ce peuple de l'ancien bloc de l'Est et les Occidentaux, initialement peut-être en compagnie de confrères collagistes.
J'ai découvert récemment l'humour savoureux de Pierre-Jean Varet et lui le mien par la même occasion et je crois pouvoir me faire son porte-parole pour résumer les faits à sa place:
"Ce symposium s'imposait et depuis, entre la Bulgarie et moi, ça colle!".
Avec beaucoup de sensibilité, d'esprit critique constructif et de naturel, il nous invite au fil de la lecture de la dizaine de textes qui va suivre, à découvrir plusieurs facettes d'un monde qui, sous certains aspects, peut nous sembler un peu bizarre.
Il aime la Bulgarie et le mystère des femmes bulgares, cela se voit - pardon: cela se lit - cela se sent, cela sent le lilas et ceci cela!
Avec un ton convivial et juste, simple et sans chauvinisme ou si peu, qualité rare pour un Français, il peint ses trips à Plovdiv, dépeint avec ses tripes, met le doigt sur l'omniprésence de ses taxis sur lesquels mettent trop facilement la main ces belles Plovdiviennes qu'il aurait pu surnommer "Plovdivines" tant il en loue les charmes.
Lire les textes de Pierre-Jean Varet, c'est être assuré du dépaysement sans bouger de son fauteuil. Par contre, il n'hésite pas à en déloger les artistes bulgares. Il souligne leur passivité et, puisqu'il préconise de leur part une réaction salutaire c'est sans peur de leur causer du tort qu'il blâme leur torpeur.
Mais, rendons à César ce qui est à César, il ne répugne pas non plus à vanter les mérites, l'astuce, les potentialités et les ressources de ces artistes.
Egalement poète, manieur de mots, porte-flambeau de l’art du collage nous découvrons grâce à lui une mosaïque scripturale, une description imagée, un Arlequin photographique particulièrement agréable et réussi, parfois désarçonnant dans son esprit, un rafraîchissement que j’hésite à classer comme talent ou « déformation professionnelle » de la meilleure veine. Ce qu’il y aurait d’étonnant c’est que mon choix se porte vers veine mais il fallait s’attendre à ce que la rencontre de deux amateurs de la Bulgarie, des plaisirs de la table et de jeux de mots aboutisse à un mélange d’étonnants.
Et je lui laisse la rakya.
Je dois à présent vous avouer que, lorsque Pierre-Jean m’a proposé de réaliser la préface de son œuvre, j’ai été bien embarrassé car je ne suis pas du tout coutumier de ce genre d’exercices. Nettement plus familier des codes source de l’HyperText Markup language et des particularités programmatiques qui font mon quotidien de Webmaster, ce n’est peut-être qu’une pâle copie que j’ai rendue. Quoi qu’il en soit j’y ai trouvé de nombreux motifs de satisfaction. En effet, tout analyste adore jongler avec les possibilités, les éventualités et j’ai trouvé un alter ego spirituel via ce maître du collage qui assemble les images et les mots avec tant de brio. Chacun de notre côté, à notre manière, nous luttons contre les préjugés envers le bloc de l’Est, ce que j’appellerais «débarrasser l’opinion de blocs de lest».
Enfin, en guise de coup de chapeau, je lève mon verre de mastika et, s’il demeure des lacunes dans mon travail, je sais qu’il mastiquera.

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