Arbanassi est un gros bourg, situé sur un plateau d'où l'on entrevoit les buttes du Tsarevetz et du Trapézitsa, à 4 km de la capitale médiévale bulgare, Véliko Tarnovo.
Classée ville musée, Arbanassi a de belles vieilles demeures d'une architecture imposante et des églises décorées de peintures murales ayant la plus haute valeur artistique. Ces monuments de l'architecture et des arts bulgares font l'objet de la sollicitude des pouvoirs publics qui ont pris toutes les mesures destinées à leur conservation.
Le toponyme de l'agglomération apparaît pour la première fois dans un document turc de 1538. Aux XVIIème et XVIIIème siècles, période du plus grand épanouissement économique de la ville, devenue un important centre commercial et des arts et métiers, ses habitants ont construit la plupart des demeures et des églises qui constituent l'héritage artistique du passé et, aujourd'hui encore, ces ouvrages témoignent du raffinement du goût et des mœurs de l'époque. A l'heure actuelle, 144 édifices d'Arbanassi sont classés monuments historiques et culturels.

Les maisons d'Arbanassi appartiennent au type de la demeure fortifiée avec leurs hautes murailles et leurs portes cloutées et bardées de fer. A l'intérieur, ces demeures d'aspect sévère sont décorées avec art et les plafonds en bois sculpté, notamment, sont d'authentiques chefs-d'œuvre. Une des plus belles anciennes demeures est la maison de Konstantsaliev, du nom de la famille qui en fut le propriétaire et la fit construire voici environ 400 ans. A la suite de travaux de restauration en 1958, l'édifice abrite un musée du mode de vie de la population locale au XIXème siècle.

L'église de la Nativité est une des grandes curiosités d'Arbanassi: deux milliers de scènes ont été peintes sur ses murs et on a évalué à 3500 le nombre des personnages qui y sont figurés.

Construite au XVème siècle, l'église était à l'origine un édifice à une nef avec abside. Vers la première moitié du XVIIème siècle, elle a été agrandie et décorée d'images saintes par des artistes bulgares. La première couche de peintures décoratives date des XVIème-XVIIème siècles. Le narthex, la galerie latérale et l'oratoire ont été décorés entre 1632 et 1649. La dernière couche de peintures décoratives et la composition datent de la deuxième moitié du XVIIème siècle. La composition centrale représente l'arbre généalogique du Christ. Les fresquistes y ont figuré douze philosophes grecs parmi lesquels on reconnaît Platon, Plutarque, Aristote, Homère, Pythagore, Socrate et Galien. Sur le mur Ouest, des femmes martyres sont représentées en pied et, sur le mur Est, la scène du Jugement dernier a été peinte. Dans la galerie latérale, la Roue de la Vie est représentée sur le mur Est et cette scène est surmontée des Psaumes de David, dominés à leur tour par une ronde populaire bulgare, le khoro. La Roue de la Vie est une transition entre les scènes de l'Ancien Testament et le martyrologe de la galerie réservée aux femmes de l'oratoire. Dans la partie réservée aux hommes de l'oratoire, des scènes de la vie de saint Jean-Baptiste ont été figurées.

L'église des Saints-Archanges-Michel-et-Gabriel se trouve dans le centre d'Arbanassi. Elle a un vaste narthex et sa coupole est décorée de la scène de la Sainte-Trinité. Les fresquistes ont également représenté les quatre évangélistes, la scène de la Nativité et celle de la Descente en enfer. A noter aussi, un portrait de famille des donateurs de l'église et l'iconostase de 1813. L'église Saint-Athanase, au nord de la bourgade, est à une nef avec voûte semi-cylindrique. Construite vers le milieu du XVIème siècle, elle a été décorée en 1667. Des saints guerriers sont représentés sur le mur Sud et, au-dessus d'eux, les scènes de l'Annonciation, de la Nativité, de Thomas l'incrédule, du Christ et de la Samaritaine. Sur le mur Nord, les imagiers ont peint une Déisis, des scènes de la Passion, du Christ et du Jugement de Caïphe. L'oratoire a également été décoré de peintures plus récentes, en 1724, par les maîtres imagiers Tsoïo et Nèdu.

Les monastères de la Sainte Vierge et de Saint-Nicolas étaient, à l'origine, des églises paroissiales. A la différence des autres églises d'Arbanassi, la majorité des livres saints y sont en slavon (langue religieuse et littéraire) et ont été apportés de Russie - en don du Comité Slave - au lendemain de la guerre de Crimée.

D'autres églises d'Arbanassi méritent une visite et - à notre époque trépidante - la bourgade ressemble à une enclave passéiste plus proche du Moyen-Age que de notre temps. Plongé dans la verdure des noyers, Arbanassi est une oasis de tranquillité avec ses vieilles demeures enveloppées de vigne grimpante et ses jardins ombragés. Une bonne odeur de géranium parvient des parterres bordant les murs et des ruelles étroites autant que tortueuses débouchent sur des fontaines publiques. Dans ce décor à la limite du rêve, on a l'impression que le temps a suspendu son vol et que le passé a survécu à sa marche (texte extrait du dépliant "Arbanassi", édité par le "Centre de Publicité et de Promotion Touristique").

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